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Traversée 2011





Moulouya : Crise écologique

La Moulouya est un fleuve qui prend source dans l’Atlas (environs de Midelt) et se jette en Méditerranée entre le Cap de l’Eau (Ras El Ma) et Saïdia. L’embouchure du fleuve est justement un Site d’Intérêt Biologique et Ecologique (SIBE) et zone humide classée RAMSAR. Ce SIBE est connu suite à la réalisation d’une méga station touristique (station balnéaire du plan Azur au Maroc) sur une grande surface à l’est de l’embouchure (Mediterrania Saïdia). Le fleuve lui-même, long de quelques 600 km, connaît certains problèmes écologiques suite à l’installation des barrages (perturbation du cours d'eau) et des menaces environnementales liées à divers rejets polluants.

Moulouya

La fragilité du site nécessite une veille de la part des services de l'Etat et un suivi de la part de la société civile concernée par la question environnementale.




Gardons une belle image de notre Moulouya pour avoir toujour la force de la protéger !

Diverses études, rencontres scientifiques, compagnes de sensibilisation ont toujours souligné la fragilité du système écologique du fleuve et de son embouchure. Malgré tout, les démarches entreprises pour limiter les dégâts sur l’environnement du fleuve sont insuffisantes. La crise écologique de la mi-juillet vient rappeler à tous ceux qui sont concernés que la menace pèse sur la Moulouya et que la dégradation peut être rapide.

Catastrophe ou crise naturelle?

La mort massive des poissons n’est que la partie visible d’une crise écologique qui a certainement touché le système écologique. Malheureusement le mal est fait, et rien ne pourra remplacer ni les richesses détruites ni le milieu naturel ayantsubi la dégradation. La société civile concernée par la question environnementale a réagi en diffusant l’information et par divers autres actions. L'ANAP souligne la gravité du phénomène et se réserve le droit de  ne pas réagir à la hâte et attends les résultats des enquêtes engagées (Ministère de l'environnement, gendarmerie royale, Provinces de Nador et Berkane, etc).
L’essentiel c’est que les services de l’Etat concernés doivent intervenir pour :

  • veiller à ce que les enquêtes soient rigoreuses pour connaître l’origine exacte de l'incident (naturelle, industrielle, ou autre ?) ses conséquences et son ampleur dans l'espace et dans le temps;
  • rendre publiques les résultats des enquêtes faites par différents services (droit du citoyen à l'information);
  • engager des poursuites contre les éventuels responsables de cet incident ;
  • lancer un programme de sensibilisation qui vise tous ceux qui sont en relation avec le fleuve (population, agriculteurs, industriels, etc.) ;
  • lancer les bases d’une veille environnementale dans la région qui implique l’Etat, les collectivités locales, l’université et la société civile.
Si rien n’est fait, tous les efforts déployés à propos de la Charte nationale de l’environnement et la prise en compte de l’environnement dans de nombreux articles de la nouvelle constitution, n’auraient servi à rien.
C'est un défi à relever !

Moulouya : station de lavage
Moulouya : une grande station de lavage !
Il faut prendre les dispositions nécessaire pour asainir la Moulouya et traiter les rejets qu'elle reçoit tout le long de son parcours. Les citoyens doivent également faire preuve de civisme et de responsabilité.

Suite de l'affaire
L'événement a été relaté par la presse écrite* marocaine et par des sites Internet. La majorité de ces derniers ont comme source les mêmes vidéos largement diffusées sur la toile accusant l'usine de sucre de Zaio. Contacté par des associations, membres du réseau CEPO, la société a nié son implication dans cette affaire.

Par ailleurs, les informations que nous avons eu de sources fiables, indiquent que les analyses portant sur les pesticides et des substances toxiques soupçonnées, ne prouvent pas la mort des poissons par des produits toxiques. Nous attendons les  résultats des analyses engagées par différents services. => voir résultats du début août

Moulouya : après la crise
Moulouya : après la crise 2
Visite du site pollué de la Moulouya en post-crise : la nature a repris ses droits.
De gache à droite : El Hassan Talbi, président de l'ANAP, Aziz Bensalah, coordinateur du réseau national pour la culture scientifique et technique au CNRST et Lhoucine Yousfi, secrétaire général de l'ANAP.

Une sortie sur le terrain effectuée une vingtaine de jours après l'incident nous a permis de constater que la nature a repris ses droits : quelques centaines de mètres du site de crise, les traces sont limitées et ont disparus au niveau de safsaf. Les fermiers rencontrés ont confirmé être au courant de la mort du bétail de certains fermiers, mais ils n'ont rien perdu eux même malgré l'utilisation des eaux de la Moulouya!

Les premiers résultats officiels de l'enquête menée par différents services de l'Etat, relatés par 2M et notamment dans le journal du 9 août (à partir de 6 mn), ne confirment pas la présence de substances toxiques et expliquent la mort des poissons par un manque d'oxygène suite à un apport elevé en matière organique.

Résultats des commissions techniques officielles :
=> Résultat des analyses toxicologiques : négatif
=> cause de la mortalité des poissons : "A l'état actuel des résultats disponibles, et dans l'attente des résultats des analyses des substances toxiques dissoutes, la seule explication de cet incident de mortalité anormale des poissons reste le déficit en oxygène provoqué vraisemblablement par une charge ponctuelle de matière organique survenue rapidement" (extrait du communiqué de la MAP du 13 août 2011)

Ces résultats apportent une réponse qui était une hypothèse depuis le début, mais certaines questions se posent encore :

  • Quels sont les éléments et substances analysés? (chiffres? Et évolution?)
  • Quel est l'origine de la matière organique? (sachant que divers rejets chargés de MO aboutissent dans le fleuve).
  • Si la demande en oxygène par la biomasse du fleuve était telle qu'elle a épuisé l'eau de son oxygène, ça veut dire qu'il ne s'agit pas d'eau fluviatile normale, mais des eaux usées!
  • Quel est le rôle de l'usine de sucre pointée du doigt par des associations locales? (il faut que l'usine démontre son inocence dans cette affaire).
  • Quelle est la variation de la teneur en MO et de la demande biologique en oxygène dans les eaux au cours de l'année?
  • Pourquoi le manque d'oxygène n'a pas touché les autres êtres vivants du fleuve?
  • S'il s'agit d'un manque d'oxygène dans l'eau, quelle est la cause de la mort des animaux chez les paysans ? (information diffusée par certaines associations)
  • Qui assure le contrôle des eaux du fleuve? Quelle est la régularité?
  • ...
Nous attendons, des réponses précises des services concernés.

Ampleure de "la catastrophe"
Il est vrai qu'il s'agit d'un événement tragique sur le plan écologique. Sur le plan scientifique, les observations montrent qu'il s'agit d'un incident ponctuel dans l'espace et dans le temps. Mais c'est une alarme qui retentit à qui veut l'entendre.
Par ailleurs, il convient de noter que la diffusion médiatique dont il a fait l'objet est inégalée par comparaison à d’autres problèmes écologiques et environnementaux beaucoup plus catastrophiques. A titre d'exemple, durant la même période (mi-juillet), le patrimoine forestier de l’Oriental a perdu 300 hectares suite à un incendie dans la forêt  de Ras El Kasr (Guercif) et plusieurs hectares sont ravagés par d'autres incendies d’origine inconnue dans la région de Nador et 120 ha sont partis en fumée à El Hoceima entre le 6 et le 8 août.
Ce fléau nécessite un intérêt particulier des services de l'Etat concernés, des collectivités locales et de la société civile. Quelles sont ses conséquences sur la flore et la faune, ses causes, etc. ?

N.B. 9 août : enfin, les incendies de la forêt de Rouadi à El Hoceima ont été évoqué par 2M dans le journal du mardi 9 août. Le bilan provisoir de la surface ravagée par le feu est de 150 ha. Voir ce dossier

* Parmi les sources de presse ayant relaté l’incident de la Moulouya

L'Economiste

http://www.leconomiste.com/article/885677-moulouyabrpolemique-autour-d-une-catastrophe-ecologique

La Vie Eco. :

http://www.lavieeco.com/actualite/catastrophe-ecologique-de-la-moulouya-des-milliers-de-poissons-
empoisonnes-par-des-produits-chimiques-5985.html

Al Massae

N° 1510 du 30-31 juillet 2011

Le Soir-Echos

http://www.lesoir-echos.com/2011/07/21/desastre-ecologique-a-la-moulouya/

Telquel N° 485-486

http://www.telquel-online.com/485-486/actu_maroc3_485.shtml

El H. Talbi, Président de l'ANAP
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